La députée européenne Sophie Auconie, présidente de « Femmes au Centre », a capté sans peine l’attention de l’auditoire lors de la conférence organisée par Voy’elles à Polytech Orléans le 31 mai 2013. Entre humour et lucidité, morceaux choisis.
-Sophie Auconie, députée européenne, en est convaincue : c’est bien l’échelon européen qui permettra d’accélérer l’évolution de l’entrepreneuriat au féminin, « bien plus vite que notre culture judéo-chrétienne » ne le permettra. Globalement, elle dresse le portrait d’une Europe à deux vitesses : d’un côté, celle du nord, très progressiste, très en avance sur la place de la femme dans la société, en matière de politique familiale par exemple ; de l’autre, celle du sud, beaucoup plus rétrograde en la matière (à Malte, par exemple, les femmes ne sont pas autorisées à divorcer).
– Premier constat : dans la plupart des États membres, 60% des diplômés sont des diplômées, mais seules 13,7% ont accès à des postes dans les conseils d’administration des entreprises (un écart moins creusé dans le nord de l’Europe néanmoins). Pour pallier cette absence de femmes à la tête des organes de direction, Sophie Auconie déplore malgré tout la réponse faite par le biais de l’instauration de quotas. Comme elle le dit avec humour : « c‘est loin d’être agréable d’être réduite à un quota ! ». Parlant en connaissance de cause, elle qui dû, au sein du Parlement, justement démontrer qu’elle n’en était pas un, et qu’elle était légitime pour mener à bien son mandat.
-Initiative qu’elle souligne, et qui doit contribuer à briser la fameux plafond de verre : la création depuis décembre 2012, d’une liste de « Board ready members« . Elle recense toutes les femmes prêtes intégrer des Conseils d’administration, dans le monde entier. Soit pas moins de 8000 membres qualifiés !
– Le problème au final selon Sophie Auconie ? Le changement des mentalités ! Elle milite d’ailleurs pour un engagement des femmes dans la vie publique et politique : « la loi des quotas de la parité impose la présence de femme dans la vie politique et on a encore du mal à en trouver qui acceptent de s’engager ». La députée européenne témoigne que « c’est certes douloureux », mais que l’aventure reste passionnante, et ce quel que soit l’échelon auquel on s’engage. « Notre société a aussi besoin d’une réflexion spontanée, objective et différente de celle des hommes ! ».
Enfin, Sophie Auconie a salué la prise d’initiative comme celle de la Conférence organisée par Voy’elles, qui contribue à rendre plus visible leur rôle dans la société, dans la sphère économique et politique et qui démontre la force d’un réseau. C’est enfin sur cette citation de Saint-Exupéry qu’elle a achevé son discours : « La pierre n’a point espoir que d’être autre chose que pierre, mais de collaborer, elle s’assemble et devient temple ».